Enquêtes de flux routier : comprendre pour mieux circuler

Dans toute la France, les embouteillages ne sont plus une fatalité du périphérique parisien. Des zones touristiques aux entrées d’agglomérations, les routes saturent, particulièrement l’été. Alors, comment les collectivités peuvent-elles agir ? Avant d’agrandir une route ou de créer une nouvelle ligne de bus, elles commencent par un outil méconnu mais essentiel : l’enquête de flux routier.

Qu’est-ce qu’une enquête de flux ?

Une enquête de flux consiste à interroger directement les conducteurs sur la route pour comprendre leurs déplacements : d’où ils viennent, où ils vont, pourquoi et à quelle fréquence. C’est une opération très encadrée : les véhicules sont brièvement arrêtés par des équipes composées de policiers ou gendarmes pour sécuriser la zone, et d’enquêteurs mandatés par la collectivité ou par des bureaux d’études spécialisés. Chaque échange dure environ une minute, mais permet de collecter des données qu’aucune autre statistique nationale ne peut fournir.

Ces informations sont ensuite centralisées, analysées et utilisées pour alimenter les Plans de Mobilité Simplifiés (PDMS), véritables feuilles de route pour améliorer la circulation et réduire la congestion.

L’exemple de Saint‑Tropez : le laboratoire de l’été 2025

Cet été, le Golfe de Saint-Tropez est devenu un terrain d’expérimentation grandeur nature. Sur la D25, la D98 ou encore aux abords du célèbre carrefour de La Foux, des automobilistes sont arrêtés pour répondre à cette enquête.

L’objectif est simple : comprendre les flux qui paralysent la presqu’île chaque saison. Qui crée ces embouteillages ? Des résidents qui vont travailler ? Des touristes à la journée ? Du transit ?

Mais derrière la question de la fluidité, il y a aussi un enjeu de sécurité. Les embouteillages quotidiens compliquent l’accès des services d’urgence et rallongent considérablement leurs délais d’intervention. Or dans le Golfe, les accrochages et accidents sont quotidiens, notamment sur les axes secondaires saturés. Fluidifier la circulation, c’est aussi mieux protéger.

Les réponses permettront de bâtir des solutions ciblées : création de parkings relais en amont, renforcement des navettes estivales, voies de covoiturage, voies maritimes ou encore réorganisation des carrefours les plus saturés. Sans ces données, toute mesure resterait au stade de l’hypothèse.

Une pratique qui ne date pas d’hier

Les enquêtes de flux ne sont pas une invention récente. Les premières datent des années 1960 à l’échelle nationale, puis leur version « au bord de route » s’est généralisée dans les années 1990‑2000. Depuis, elles ont été menées partout en France : sur l’A25 dans le Nord pour préparer la création d’une troisième voie, en Alsace pour analyser le trafic poids lourds, ou encore dans les Alpes pour organiser la circulation touristique. À chaque fois, la logique est la même : mesurer avant d’agir.

Pourquoi c’est indispensable

Les enquêtes de flux ne sont pas qu’une opération technique. Elles permettent de transformer des ressentis en chiffres. Elles révèlent par exemple que 60 % des voitures sur une route donnée peuvent être du simple transit, ou qu’une grande partie des embouteillages sont concentrés sur quelques heures clés. Sans ces informations, impossible de mettre en place des actions efficaces.

C’est d’ailleurs grâce à ce type de données que certaines régions ont pu justifier :

L’ouverture de voies dédiées au covoiturage,
La création de parkings périphériques,
Ou encore la régulation saisonnière des accès à certains centres‑villes.

Comprendre pour fluidifier… et adapter nos usages

Chez Auto-Reco, dont une partie de l’équipe est installée à Grimaud, nous observons chaque été les limites d’un réseau routier saturé. Pour limiter nos propres déplacements, nos équipes locales sont majoritairement en télétravail durant la saison estivale. Une réponse simple, mais efficace, à une circulation que nous savons très contrainte dans le Golfe.

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